Evasion Nocturne... Temporaire [Libre]

» Vagues Insaisissables, bercez mon âme...
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[Linkin Park - The Way I Feel]

Les vagues. Elles s'écrasent inlassablement sur le sable, avec plus ou moins de vigueur et de conviction. La même écume blanche zèbre l'étendue bleutée en permanence, et ce, qu'il pleuve ou qu'il vente. A marée basse, on voit toujours des coquillages déposés par le courant, toujours avec les mêmes formes. Un enfant pourra s'extasier devant un spécimen qu'il n'avait jamais rencontré auparavant, mais, au fond, ils ne sont guère différents de tous les autres. Les forces de la nature se déchainent parfois sur la mer, mais cette eau qui émerveille tant les petits comme les grands est la même que celle qui coule du robinet, à la différence que celle que nous buvons n'est pas salée et propre. La même barre d'horizon horizontale tranche entre le ciel et l'océan, et ce, quoiqu'il se passe. Alors, pourquoi l'océan est le symbole de la liberté, de la magnificence et de la nature ?

C'était la question sur laquelle était en train de méditer Haru, alors qu'elle contemplait les vagues venir lui chatouiller les pieds avant de se retirer comme des lâches. L'eau était couarde. Beaucoup la considèrent comme "insaisissable". Pour la jeune fille, elles étaient lâches. Au lieu de vous affronter directement, elle attend que vous veniez en elle pour vous engloutir sans pitié. Et, quand c'est vous qui souhaitez l'attraper pour lui infliger un châtiment digne de ce nom, elle file entre vos doigts. [Nightwish - Amaranth] S'il s'agissait d'un homme, tout le monde le traiterait de pleutre. Alors, sous prétexte que l'eau est différente des humains, on la traite comme une déesse. N'était-ce pas stupide ?

Haru ramena ses jambes contre elle et posa son menton sur le petit creux entre ses genoux, pensive. Les Hommes étaient stupides. C'était la réponse à sa question. C'était suffisant.

Elle attrapa une petite branche mouillée que venait de lui apporter la marée, et dessina sur le sable tout ce qui lui passait par la tête. La nuit était sur le point de tomber, et le soleil déclinait peu à peu à l'horizon. « Un coucher de soleil »... Cela aussi, c'était idiot. Tout le monde savait que le soleil ne se couchait pas, mais que la Terre tournait sur elle-même et dissimulait alors l'astre du jour, qui lui-même ne bougeait pas. Le Soleil, lui, n'était pas humain, et n'avait pas besoin de sommeil. Haru, elle, aurait qualifié ce phénomène de... Crépuscule ? Pourquoi s'obstinait-on à parler de "coucher de soleil" alors que "crépuscule" était un mot bien plus approprié ? [Nemo] La même réponse lui vint à l'idée. Les Hommes étaient stupides.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle avait dessiné sur le sable une maison. Une jolie petite maison comme les enfants la dessinent, avec une cheminée de laquelle s'échappent des volutes de fumée, elles-mêmes représentées par de ridicules tourbillons. Une fenêtre, séparée par deux barreaux perpendiculaires, interromp la monotonie du mur, aidée par une porte, figurée par un rectangle simplet et un petit rond en guise de poignée. Bon, il n'y avait pas le soleil avec des lunettes, mais autre chose : un homme et une femme en bâtons, qui l'attendaient avec un sourire. Dans sa tête, ils étaient en train de lui adresser un bonjour chaleureux, et lui demandaient comme s'était passée sa journée. Comme de véritables parents. [SOAD - DDevil]

Par réflexe, Haru effaça ce dessin avec sa manche. C'était tout simplement ridicule. Elle se leva malgré sa fatigue et jeta de toutes ses forces le tout petit bâton. Au lieu de s'éloigner, il revint vers elle avec légèreté, porté par le vent. Furibonde par cette simple réticence, elle entra dans une de ses crises de fureur (car, depuis son arrivée à Ducker Center, elle était sur les nerfs et particulièrement instable) et attrapa rageusement l'objet. Ses mains la démangeaient. Il fallait qu'elle frappe dans quelque chose. Avec des gestes précipités et tremblants, elle brisa le bâton en deux, et tenta de l'écraser avec ses mains. S'il n'avait pas été mouillé, elle se serait écorchée les mains et aurait récolté des échardes. Mais ce n'était pas le cas. Visiblement, le bâton n'avait pas suffi à abreuver la colère qui la consumait. Le paysage qui se plongeait peu à peu dans l'ombre vira au rouge, et elle ne discerna plus rien du tout. En poussant un hurlement déchirant, elle se précipita sur une forme floue qui se détachait un peu des autres. Sans s'en rendre compte, elle dégaina son Opinel, et entama une chair. Un liquide chaud, de la même couleur que tout ce qu'elle voyait, tomba sur sa main. Un rire dément surgit de ses lèvres. Du sang. Elle ne savait pas qui lui faisait face, mais elle venait de lui faire mal. [P.L.U.C.K] Sa vision redevint normale d'un coup, et elle reconnut l'uniforme que portaient les gardes de Ducker Center. Alors c'était un de ces enfoirés qui arpentaient le centre de redressement sans une pensée pour leurs pensionnaires ? Ceux qui se croyaient meilleurs que tout le monde pour leur seul statut ? Sa rage ne fit qu'augmenter, et elle vociféra, en proie à une folie effrayante :

- C'EST SÛR, C'EST PLUS DUR SANS TES POTES HEIN ? T'ES TOUT SEUL ? T'ES VENU ME CHERCHER ? TU TE PRENDS POUR SUPER MAN OU QUOI, ESPECE DE CONNARD ?

Effectivement, elle s'était échappée du centre tandis que la plupart des gardes était occupée à surveiller le réfectoire dans lequel se déroulait le dîner. C'était son deuxième jour au centre de redressement, et elle avait du mal à supporter son absence de liberté. Elle avait ressenti le besoin de sentir l'air d'au-dehors, mais, évidemment, on avait chargé quelques gardes de la retrouver. Une folle meurtrière arpentant la ville, ce n'était pas très rassurant pour ses habitants. Visiblement, ils avaient vite constaté l'absence d'un Niveau 3.

Elle battit des paupières une nouvelle fois, et vit que l'homme qui lui faisait face possédait des cheveux châtains. Il était plutôt jeune et devait être un nouvel employé, car il semblait indécis et un peu apeuré. A moins que tous ne soient comme ça. C'était probable. En tout cas, il avait sorti son revolver et le pointait sur elle avec un air menaçant. Mais un sourire démoniaque étira les lèvres de Haru. Elle voyait bien que son bras tremblait. Il avait peur d'elle ? Alors qu'il possédait une arme à feu et qu'elle n'avait sous la main qu'un pauvre couteau ? Elle éclata d'un rire de fou.

- Alors t'es vraiment un poltron ? Bah vas-y, tire ! Qu'est-ce que tu crains ?

[Nugüns] L'homme raffermit sa prise sur son arme et répliqua d'une voix forte et qu'il voulait autoritaire, quoiqu'un peu chevrotante :

- Satô Haru, hein ? Suis-moi sans faire d'histoire, sinon...

- Sinon quoi ? railla-t-elle. Tu vas m'tirer dessus ? MAIS J'M'EN FOUS ! BUTEZ-MOI, J'AI RIEN A PERDRE ! ÇA TE FERA MA MORT SUR LA CONSCIENCE, C'EST TOUT !

Soudain, d'autres silhouettes s'ajoutèrent à celle déjà présente. Le garde se détendit quelque peu, tandis que la jeune fille crachait, dédaigneuse :

- Ah, tes potes vont t'aider ! Pas capable de se démerder seule contre une pauvre gosse de 15 ans comme moi ! C'est pitoyable ! VOUS AVEZ PAS DE COUILLES OU QUOI ?

Néanmoins, Haru n'attendit pas que les autres gardes l'aient rejoint. Elle fit demi-tour et piqua un sprint vers la mer avec une rapidité incroyable que lui permettaient son poids plume, son habitude et son absence d'équipement. [Sugar] Le premier garde, trop peureux pour se jeter à sa poursuite sans des renforts à ses côtés, hésita en jetant des regards frénétiques en tout sens. Une chance pour elle. Elle augmenta de plus en plus la distance entre elle et les surveillants. Elle n'était plus qu'une silhouette lointaine quand ils se jetèrent à sa poursuite. Ricanant, elle accéléra l'allure malgré un point de côté qui lui transperçait le flanc et qui lui hurlait de s'arrêter. Soudain, des halos de lumière se mirent à balayer le sol. Ils avaient sorti leurs lampes torche ! En crachant une injure, elle plongea dans l'eau glaciale, toujours habillée. Elle ne savait pas vraiment nager, mais elle avait suivi quelques leçons en sixième. Son inattention d'autrefois se fit ressentir, et elle maudit pour la énième fois son frère Kenji qu'elle portait responsable de tous ses malheurs. Qu'elle s'efforçait de rendre responsable. En réalité, elle savait très bien que tout était de sa faute, à elle et elle seule. [Jet Pilot]

Le courant violent l'entrainait vers le large. Elle avait plongé trop loin et n'avait plus pied ! Elle battit furieusement des pieds, agita ses bras en tout sens, tout en s'obstinant à rester sous l'eau malgré le manque d'oxygène de plus en plus important. Ils ne devaient surtout pas la voir. Lorsqu'elle n'en put plus, elle refit surface et aspira une grosse bouffée d'air. Elle était frigorifiée et des crampes se faisaient sentir. Elle scruta l'obscurité, et vit que le courant l'avait ramenée à l'endroit où elle avait dessiné la maison. Les policiers, toujours à sa recherche, étaient bien loin devant. [Innervision] Qu'ils étaient stupides ! Rassérénée, elle s'apprêta à revenir au bord, mais ses pieds cherchèrent longtemps un appui au sol. Elle s'était également éloignée du bord ! Sans céder à la panique, elle analysa la situation. Seule. Dans l'eau. Dans la nuit. Emportée par le courant. En ne sachant que quelques rudiments de la nage. Elle serra les dents, reprenant peu à peu son état normal suite à l'épuisement. Sa crise était à présent totalement passée. Éreintée, elle s'efforça de se souvenir des conseils de son professeur d'EPS au collège, mais elle ne se souvenait pas du tout de la simple mention de l'éventuelle noyade en pleine mer. Mais elle ne paniqua pas. Rien à perdre. La Faucheuse avait très bien pu décider de sa mort ici. [Suggestions] En réfléchissant, elle s'était laissée porter par le courant ; en reprenant ses esprits, le courant était moins fort. Surprise, elle se mit à nager, et découvrit avec stupeur qu'elle pouvait regagner la rive.

Haru se laissa tomber sur le sable, haletante, aux prises avec des spasmes causés par le froid qui gelait la moindre parcelle de son corps. En claquant des dents, elle tenta de ramener sa veste trempée sur elle, mais c'était peine perdue. [F**k the System] Jugeant préférable de quitter la plage au risque de se faire attraper par les gardes, elle se mit à courir pour rejoindre les escaliers menant à la rue, mais elle vit un des gardes en train de l'arpenter, justement en pensant qu'elle était retournée en ville. Elle fit demi-tour à toute vitesse, du moins à la vitesse que lui permettait ses pieds qui s'enfonçaient dans le sable, rendant la tâche plus difficile. Epuisée, elle trébucha soudain et s'écroula sur le sol, tremblante. Elle tenta de se relever mais comprit bien vite que tous ses efforts seraient vains. Trop fatiguée pour rester éveillée, elle ferma les paupières, pas à temps néanmoins pour ne pas apercevoir une silhouette qui s'approchait vers elle...

[Désolée, post long mais nul du début à la fin, je me suis embrouillée à des moments, ce n'est pas cohérent... je sais mais j'avais trop envie d'écrire ><]

[Wild Wild West - Will Smith]

Il était assez tard, lorsque Matthew et Kyle décidèrent de rentrer. Ce second était crevé, après la course-poursuite qui avait eu lieu entre lui et un garde. Matt', lui, voulait rester dehors. Ils se séparèrent finalement, le professionel des armes à feux rentrerait tandis que celui des armes blanches dormirait dehors. Il se dirigeait tranquillement vers la plage lorsqu'il aperçut un garde. Il souria, s'apprêtant à le trimbaler dans toute la ville sans jamais se faire attraper. Les poursuites nocturnes étaient bien plus exitantes que les diurnes. Mais alors qu'il allait hurler pour se faire remarquer, il aperçut une silhouette se diriger vers le garde en question et crier comme une folle. Le sourire qu'il avait s'élargit, et il grimpa sur le toit de la maison la plus proche por observer les deux silhouettes. Haru... Il avait surement entendu ce nom, mais peu lui importait, les noms. D'autres gardes arrivèrent alors qu'elle proférait des menaces sans arrêt. En tant que scpectateur, il s'amusait bien! [Champagne For My Real Friend, Real Pain For My Sham Friend - FOB] D'un seul coup et contre toute attente, la jeune fille s'enfuit vers la mer agitée, comme à son habitude. Les gardes étaient vraiment trop idiots. Ils mirent plusieurs secondes avant de la poursuivre. Matt' laissa échapper un ricanement discret. De toute façon, le bruit de la mer couvrait tout les sons qu'il aurait pu produire. Il se déplaça sur les différents toits et observa la scène digne d'un film d'horreur. La cinglée courait comme une folle, et elle sauta dans la mer pour se dissimuler, ce qui marcha. Sauf qu'une fois les gardes parties, elle parut presque couler. Dans la mer du Havre, il fallait savoir bien nager, vu les vagues qui y régnaient. Il hésita à aller la repécher, mais il n'était pas un super héros, et n'avait pas l'intention de glacer jusqu'aux os, encore moins pour une vie qui n'était pas le sienne. La fille revint enfin sur le bord, et, utilisant apparement ses dernières forces, se dirigea vers une ruelle... Un gardela cherchait. Elle revint en quatrième vitesse, mais s'écrasa sur le sable. Elle ne bougea plus, et les gardes revenait vers la plage. Dans un élan de bonté comme Matthew en avait rarement, il sauta du toit et gagna la plage rapidement. Il souleva le poid plume. [Toxicity - SOAD <3] Il retourna d'où il venait, mais les faisceaux lumineux de leurs lampes éclaraient déjà le sable... Matthew réfléchit. Il y avait deux choix, enfin trois, mais un suicidaire et un pratiquement impossible. Le premier des deux irréalisables était de bousculer un garde et de courir avec l'adolescente dans les bras... Suicidaire, disais-je. Et l'autre était d'escalader le mur en face de lui, mais avec elle, c'était impossible. Ce qui m'amène aux deux solutions possible. La première étant d'abandonner la fille et d'escalader le mur pour rejoindre son abris, ce qu'il aurait fait si il n'y avait aucun risque de se faire attraper. Le deuxième fut celui qu'il choisit. Il courut vers la mer déchainé, maudissant cet élan qui l'avait amené à sauver la fille, et sautant dans l'eau pollué. Il éloigna du bord, la jeune fille sur son dos, et les gardes eurent beau illuminé l'étendu verte, Matthew avait du souffle et il restait souvent sous l'eau pour ne pas se faire remarquer. [Irresponsible Hate Anthem - Marilyn Manson] Enfin, lorsqu'il vit les lueurs s'éloigner, il regagna prudemment la plage, et déposa la jeune Haru, qui devait n'en plus pouvoir. Il respira à grandes goulées, et enfin, repris la demoiselle dans ses bras, avant de rejoindre un escalier de côté d'une maison où il se cacha avec elle.

[Premier paragraphe effacé =______=-p SUPER POST LE TIEN *0* j'adouuure >.< Matt @0@

Nightwish - Amaranth <3]

Ce n'était pas vraiment dans les bras de Morphée que Haru était tombée, ou alors, la divinité avait décidé de prendre congé et d'arrêter de distribuer sa bonté. Effectivement, malgré l'épuisement dont il avait été victime quelques instants plus tôt, son corps était secoué de spasmes, et, lorsque ce n'était pas le cas, il tremblait comme une feuille. Ce devait certainement être à cause du froid qu'il avait du endurer précédemment pour que la jeune fille échappe aux gardes impitoyables. De plus, pour se réchauffer, le sable mouillé n'était pas le meilleur endroit, surtout que l'adolescente était couverte de vêtements trempés. Glacée jusqu'aux os, elle claquait des dents malgré le repos dont elle aurait du bénéficier et s'était inconsciemment recroquevillée sur le sol. On aurait pu penser qu'elle dormait profondément ; ce n'était pas tellement le cas. Elle vivait ce qui lui arrivait dans un rêve, avec un autre contexte. Dans le songe, elle venait de tomber dans un gouffre profond et plongé dans une obscurité étouffante. Elle chuta pendant ce qui lui sembla être des heures, et, alors qu'elle ne s'y attendait pas, sentit le contact d'une pierre froide sous elle. Alors qu'elle aurait du s'écraser sur le sol, elle ressentit le même choc que si elle venait de sauter du haut d'un muret de un ou deux mètres. Elle se releva difficilement et étudia ce qui l'entourait : des parois presque verticales, mouillées, et incroyablement lisses, si bien que ses mains glissaient dessus et qu'aucune prise ne s'offrait à elle. Elle hurla à l'aide en vidant ses poumons de tout leur air, mais personne ne venait vers elle. Elle sentit que des êtres malveillants lui tournaient autour, au fond du "puits", des monstres sanguinaires. Alors qu'elle se croyait faite comme un rat, elle se sentit soulevée de terre par une personne au visage dont elle ne distinguait les traits. En tout cas, son corps était chaud, et ce contact était plus que rassurant. Elle se blottit contre l'inconnu qui ne lui apportait l'aide tant recherchée et colla sa tête contre le torse de l'homme - ce devait être un homme, ou alors la femme était drôlement musclée et n'avait pas de poitrine... Ses tremblements s'apaisèrent, et, tandis qu'elle se réchauffait peu à peu, elle se demanda où on l'emmenait. Elle n'eut pas le temps de finir de formuler sa question qu'un froid indescriptible l'envahissait à nouveau. Son "prince charmant" la posa sur son dos, et elle s'agrippa inconsciemment à son habit pour ne pas tomber.

Elle ouvrit d'un coup les yeux. Le froid l'avait totalement réveillée. Elle ne comprit rien à ce qui lui arrivait. Autour d'elle, les vagues. La Manche qui s'étalait en déchainant sa colère contre son sauveur et elle. Trop épuisée pour se demander qui était ce premier, elle passa ses bras autour de l'anonyme. Les larmes menaçaient de couler, mais elle les refoula sans peine, trop habituée à leur refuser l'accès à la sortie malgré leurs supplications incessantes. Tremblante, elle s'accrocha le plus fort possible à son sauveur. Pas question qu'on la laisse encore toute seule avec ces monstres malveillants ! Tout sauf cette solitude ! Soudain, une main forte lui enfonça la tête dans l'eau alors qu'elle n'avait même pas eu le temps de retenir sa respiration. Le temps où elle resta sous l'eau fut insoutenable pour elle ; elle eut beau se débattre avec le peu de force qui lui restait (autrement dit, l'homme à côté d'elle ne devait certainement même pas se rendre compte qu'elle essayait de se libérer), rien n'y faisait. Elle crut qu'elle allait tomber dans les pommes à cause du manque d'oxygène trop important lorsqu'elle put remonter à la surface. Elle prit une grande bouffée d'air marin mais n'eut pas le loisir de savourer ce bien fait qu'elle retournait déjà sous l'eau. Ce petit manège se répéta de nombreuses fois, trop nombreuses à son goût. Enfin, elle sentit que le mystérieux inconnu la replaçait sur son dos, et ils repartirent vers le rivage. Haletante, tremblante, parcourue de crampes, elle fut déposée sur le sol un instant. L'homme la reprit dans ses bras et se dirigea quelque part, avant de la reposer par terre en positon assise. Ses lèvres bleu / violet tremblaient et ses dents claquaient plus fort que jamais, mais elle ne pipa mot. Enfin, elle parvint à écarter de plus en plus ses paupières, et, quand ses yeux furent enfin ouverts, sa vue était trouble. Elle se frotta les yeux et put enfin voir qui lui faisait face. L'homme était plutôt grand et de stature imposante. N'étant à Ducker Center que depuis quelques jours, elle ne reconnut pas le niveau 3 psychopathe qu'était Matthew Parkinson. Elle devait l'avoir croisé quelques fois dans les couloirs et n'avait pas prête d'oreille assez attentive aux rumeurs des conversations pour connaitre son nom. Elle ne pipa mot, l'esprit encore embrouillé par la fatigue. Finalement, elle jeta un regard d'incompréhension au presque inconnu, grelottante. Elle n'était pas vraiment d'humeur à parler et n'était pas assez curieuse pour l'interroger sur les raisons de ce sauvetage ni sur son identité ; elle n'était pas du genre à mettre son nez partout, là où ça ne la concernait pas. Elle attendit qu'il prenne la parole, ou du moins qu'il fasse quelque chose, sans savoir que faire.

[Forgotten - Linkin Park]

La demoiselle qu'il trimballait partout était tellement légère qu'il ne la sentait que parce qu'elle s'agrippait et qu'elle tremblait. Enfin, lorsqu'ils furent enfin à l'abri, il l'a déposa doucement et l'adossa contre le mur. La raison de ces précautions? Tout simplement qu'il détestait plus que tout avoir fait certains actes pour rien, alors, s'il la tuait, ça n'aurait servit à rien de l'amener jusque là et de tremper ses habits. Le fait de l'abandonner ici, sans force, était aussi idiot. Il s'asseya à côté d'elle, enlevant son tee-shirt détrempé et froid. Il y avait tout de même des avantages à être un homme. Il était à peu près à un mètre de la demoiselle qui grelottait toujours. Le silence régnait entre eux depuis dix bonnes minutes, et Matt' détestait lorsque c'était le silence qui parlait, et pas lui [THE DEBILE PHRASE xD]. [Roxanne - FOB] [Kiss The Rain - Yiruma, bah oui, on m'empéche d'écrire >.<] Il parla donc, chose banale pour n'importe quel humain:

-Faut qu'tu fasses gaffe la prochaine fois. J'pourrais pas t'sauver à chaque fois.

Son ton était dur. Oui, il était énervé d'avoir risqué de se faire attraper pour une pauvre cinglée, d'avoir mouillé ses habits pour elle, de s'être gelé jusqu'au os. Et sûrement pour bien d'autres choses encore. [Mr.Jack - SOAD] Il regardait face à lui, ignorant les claquements de dents de la fugitif. Il finit par se décontracter, et tourna la tête vers elle. Ce soir, ce devait être la pleine lune qui lui procurait tant d'indulgence et de gentillesse, mais il tendit sa main droite et la salua, gardant néanmoins son ton froid:

-Matthew Parkinson.

[Ah non... stop... je peux plus me détacher de SOAD >.< déjà pour tous mes posts avant, maintenant, je garde même si c'est pas approprié è_é alors voyonnns... SOAD - Roulette <3 meuh que si c'est adapté ma parole è.é]

De leur cachette, Haru se mit à observer les rares passants dans la rue. Aucun ne les remarquait, et surtout personne ne les cherchait : les gardes devaient encore être en train de fouiller la plage. Mais, dans ce cas-là, comment son sauveur aurait-il pu l'emmener jusqu'ici sans être vu ? Étant à moitié inconsciente et surtout les yeux fermés, elle n'avait pas pu le voir. Elle supposa qu'ils avaient du abandonner, surtout qu'ils ne devaient guère être emballés à l'idée de retrouver une cinglée qui changeait de comportement toutes les deux secondes. Elle ramena sa tête en position initiale et rassembla ses genoux contre sa poitrine dans un vain geste pour se réchauffer. Elle encercla ses jambes de ses bras et posa son menton sur ses articulations, ce qui ne l'empêcha pas de claquer des dents. Elle en avait presque oublié la présence de son sauveur ; quand elle repensa à lui, elle lui jeta un bref coup d'oeil. A vrai dire, elle ne savait pas trop quel comportement adopter, et, n'étant pas du genre à s'encombrer de paroles incroyablement polies juste pour la forme, décida de faire comme elle le sentait. Elle demeura muette en conservant ce regard mélancolique et lassé, quoique la fatigue soit tout de même le trait dominant dans ses prunelles. Du coin de l'œil, elle remarqua que le jeune homme ôtait son tee-shirt, dévoilant un torse musclé qui avait tout pour plaire. N'importe quelle fille l'aurait giflé, se serait offusquée de ce geste, ou alors aurait contemplé ce spectacle avec des yeux ronds. Haru s'en foutait royalement. Elle détourna son regard d'un air indifférent, et essaya d'oublier le froid qui lui saisissait tout le corps. Pour cela, elle s'adonna à son loisir favori : se poser des énigmes insolubles, ou du moins réfléchir sur des interrogations diverses et variées. La première question qui lui passa par l'esprit fut pourquoi le garçon l'avait sauvée, mais elle la repoussa d'un revers de main mental. Elle ne tenait pas à fouiner dans les affaires d'autrui, et la seule réponse véridique qu'elle pourrait avoir serait tirée de l'intéressé. Elle s'interrogea alors sur le changement que cet incident - quoique le mot est faible... cet accident conviendrait mieux - provoquerait en elle. L'inconnu l'avait tirée d'une très mauvaise posture. Deux choses auraient pu lui arriver : soit les gardes l'auraient trouvée - et c'était l'hypothèse la plus probable - et ramenée au centre, où elle aurait été suivie attentivement par des membres du personnel de Ducker Center, et où elle aurait été interdit de sortie. Sinon, ils auraient pu abandonner, et elle se serait retrouvée le lendemain avec une migraine pas possible, et en très mauvais état.
Non, tout compte fait, ce sujet n'était pas très intéressant.

Haru s'apprêtait à aborder quelque chose d'autre lorsqu'il prit la parole d'une voix presque agressive, ou du moins très dure et froide. Il lui intimait de faire plus attention la prochaine fois car il ne serait pas toujours là pour la tirer d'affaire. Elle tourna lentement son regard vers lui, signe qu'elle n'était pas indifférente à ce qu'il venait de dire, elle qui se moquait toujours de tout (mais on ne peut pas toujours dire toujours...). Elle n'eut pas le temps de méditer sur ces paroles (la prochaine fois, cela signifiait-il qu'il savait qu'elle s'était évadée du centre de redressement ? En faisait-il partie ? ...) qu'il enchainait en se présentant et en tendant la main vers elle. Il se déclarait être Matthew Parkinson. Haru le considéra quelques instants avec un air un peu ahuri, puis tendit une main tremblante et indécise vers la sienne et la serra. Enfin, serrer... Elle effleura sa main sans aucune conviction, trop faible pour actionner un tout petit peu plus les muscles de ses doigts. D'une toute petite voix - qui ressemblait plus à un murmure qu'à autre chose - et même un peu douce, elle répondit :

- Haru Satô...

Le contact de sa peau - blanche et glaciale - contre celle du dénommé Matthew la dérangeant, elle s'empressa de remettre sa main entre ses jambes et son ventre, dans un mouvement désespéré pour la réchauffer. Pourquoi ne lui avait-elle pas foutu un de ses magistraux vents qui lui avaient valu une réputation de fer ? Elle n'en savait que trop rien. Sûrement l'épuisement qui la poussait à céder à toutes les demandes plutôt que de se fatiguer à résister, et la gratitude (oui oui, il lui arrivait d'être reconnaissante) qu'elle lui portait. Ce n'était bien entendu pas cela qui allait lui donner une confiance aveugle en lui, loin, loin, loin de là ! Elle préféra concentrer ses forces pour garder ouvertes ses paupières plutôt que de réfléchir, morte de fatigue.

Les simples lampadaires qui illuminaient la route peu passantes, surtout à cette heure avancée de la nuit, faisaient des ombres discrètes sur les murs des habitations et le goudron déposé sur l'allée. Matthew ne s'occupait pas de ça, en proie, plutôt, à des questions personnelles... Mais pourquoi l'avait-il sauvé? Il n'était pas un héros, il en était conscient et ne voulait sûrtout pas passer pour. Il ne l'avait donc pas fait pour son moral, ou pour avoir une meilleure estime de soi-même. Peut-être parce qu'elle lui avait rappelé quelqu'un? Ou qu'elle lui avait fait penser à une enfant... Il n'était pas sensible! Pas pour un enfant! Il fronça légèrement les sourcils, et c'est là qu'il parla, avant de se présenter rapidement. Puis, ensuite, la demoiselle lui répondit. Haru Satô. Il ramena sa main après qu'elle est retiré la sienne, frêle. Il se concentra sur le mur en face de lui, attendant que la jeune fille récupère. Il n'avait pas assez d'argent sur lui, et ils ne pourraient prendre un hôtel. Ils devraient rentrer au centre, mais plus tard, sinon, ils auraient encore le droit à un discours idiots qui ne servait strictement à rien si ce n'est à ridiculiser encore un peu plus les éducateurs. Et ils iraient ensuite dormir, se réveillant le lendemain en ayant tout oublié. Qu'y voulez-vous, c'est la jeunesse, ou plutôt, la jeunesse du Ducker Center. Il respira lentement et calmement. Ses interrogations intérieurs l'assayant de nouveau. Il ferma les yeux, se concentrant à présent dessus. Au bout de 5 longues minutes, il avait une réponse. Il avait eu ENVIE de la sauver. Peut-être parce qu'elle était une psychopate, elle aussi? Non... Encore une autre question. Il la repoussa, cette fois. Il avait faim. Il regarda Haru qui ne bougeait pas. Il se leva et descendit les escaliers torse nu et sans rien dire. Il s'approcha d'un petit fast food, peu cher, et sortit simplement un couteau, ayant dissimulé son visage derrière son tee-shirt. Il attrapa juste le nécessaire, menaçant le commerçant, et filant ensuite. Il revint vers Haru quelques minutes plus tard, après quelques détours, et donna la motié de son vol à la jeune fille.

[SOAD - Aerials]

Les minutes s'écoulaient paisiblement, sans que l'un ou l'autre ne se décide à reprendre la parole après leur bref échange. Haru était en pleine torpeur et oscillait entre l'éveil et le sommeil. Parfois, elle s'endormait pour se réveiller une minute ou quelques secondes plus tard à cause du froid et de l'inconfort de l'endroit, et aux bruits insignifiants tels que les claquements des talons des passants sur le sol qui provoquaient un sursaut dans son cerveau. Trop fatiguée pour réfléchir correctement, c'est à peine si elle se rendit compte que Matthew se levait en sortant un couteau de son pantalon. Ses pupilles se déplacèrent un instant. Qu'allait-il donc faire ? Une multitude de réponses se serait d'ordinaire présentée à elle, mais son esprit embrumé ne lui permettait plus une réflexion rapide. Elle se demanda un instant s'il partait sans elle. C'était fort possible, après tout ; il l'avait sauvée et en avait sûrement marre de jouer les nounous. Dans ce cas, elle devrait peut-être retourner au centre, ou trouver un endroit où dormir convenablement, et surtout à un lieu où les passants ne la trouveraient pas en plein jour... Elle détacha sa tête du mur et, rassemblant son courage, s'appuya sur le mur pour se mettre debout. Une fois sur ses jambes tremblantes, elle fit un pas en avant, mais, même avec la meilleure volonté du monde, ne parvint pas à aller plus loin. En soupirant, elle se relaissa tomber lourdement sur le sol, ce qui provoqua un choc dans toute sa colonne vertébrale. Elle serra les poings. Sous la fatigue, elle n'avait plus aucun réflexe, et était toute "molle". Elle laissa aller sa tête contre le mur et ferma les yeux. Après tout, peut-être allait-il revenir... Ses paupières se rouvrirent juste à temps, avant qu'elle ne s'endorme une nouvelle fois. Son regard bleu nuit scruta l'obscurité. Bientôt, une silhouette se détacha dans la pénombre éclairée sans grande conviction par les lampadaires, et Haru ne douta pas une seule seconde qu'il s'agissait bien de son sauveur. Il semblait porter quelque chose à la main... Une vague de froid la saisit, et elle s'empressa de ramener ses genoux contre elle. Sans un mot, Matthew s'assit au même endroit que précédemment et lui tendit la moitié des trésors que contenait son sac. Une odeur délicieuse de nourriture s'échappait des paquets, faisant presque gargouiller l'estomac vide de la jeune fille. Il faut dire qu'elle n'avait presque rien mangé ces derniers jours ; non seulement les trois affreuses journées en l'attente que la police la trouve, où elle n'avait pas été capable d'avaler la moindre miche de pain, l'estomac tordu par la peur, mais aussi ces repas à Ducker Center où elle avait presque fait une grève de la faim. Bien sûr, elle s'était assez nourrie pour survivre, mais là, ce manque se faisait douloureusement sentir.

L'adolescente extirpa la nourriture du sac : des frites et un gros hamburger. Elle s'empara du premier petit paquet contenant les pommes de terre coupées et engloutit tout en quelques minutes, tel un loup affamé. Non, elle n'était pas du genre à savourer les instants de délivrance. Elle s'attaqua à un gros hamburger et il ne fit pas long feu. Une fois son repas terminé, elle avait encore considérablement faim, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'elle éprouvait quelques instants plus tôt. Sa quasi famine devait également être une source de fatigue. En tout cas, elle était plus réveillée et la nourriture chaude avait atténué l'intensité du froid qui la tenaillait.

Bon. Qu'allaient-ils faire, maintenant ? Haru leva les yeux vers Matthew d'un air vaguement interrogateur, comme si elle lui demandait ce qui allait se passer ensuite.

[Haru est vachement intéressante, elle fait bien avancer l'histoire et c'est très simple de RP avec elle! *Ironie -_-*]

Quand Matthew revint de sa ballade nocturne, il s'aperçut que plus ça allait et plus la jeune fille était mal en point. Il s'en fichait pas mal, mais le remarqua tout de même. Elle dévora ce qu'il lui donna, mais il n'y fit pas attention, se contentant de manger tranquillement son burger et ses frites. Il y avait du soda aussi. Il en avait pris deux canettes, une qu'il tendit à la fille sans un bruit, et la deuxième qu'il garda pour lui. Alors qu'elle avait déjà finit et que lui n'était qu'à la moitié de ses frites, elle tourna ses yeux bleus vers lui. Il sentait la force du regard de la meurtrière aux crises d'hystérie lui transpercer le corps, mais encore une fois, il n'y prêta que très peu d'attention, trop affamé pour penser au reste. Il observait toujours le bâtiment en face. Il n'y avait rien de bien attrayant: Des briques rouges sales et le ciment mal étalé. Enfin, il avala sa dernière pomme de terre, et se tourna vers la fugitive, léchant ses doigts salés. Le regard que la demoiselle posait sur lui était plein de questions. Elle devait sûrement se demander qu'allaient-ils faire ensuite, pourquoi il l'avait sauvé (à ça il n'avait pas de réponse claire) et peut-être aussi où avait-il trouvé cette nourriture, était-il au Ducker Center, et toutes autres demandes futiles qui ne mérite pas même un oui ou un non. Il répondit à la première question qu'il avait soupçonné:

-Fais ce que tu veux, moi j'rentre au Ducker Center avant minuit.

Il se rendit compte que la jeune fille ne pourrait sûrement pas le suivre, elle ne pourrait peut-être même pas faire quelques pas. Il soupira bruyamment, pinçant entre son index et son pouce l'arrête de son nez, et poursuivit sa phrase, à mi-voix, comme s'il ne pouvait pas s'avouer qu'il était un héros pour cette fille-là:

-Je peux te porter jusqu'à là-bas, si tu veux.

ça y est, il l'avait dit. Il se traita intérieurement de tout les noms possibles. Comment avait-il pu dire ça? Etait-ce le centre qui le méthamorphosait? Il faudrait qu'il redevienne insensible! Où allait le monde si le jeune Parkinson devenait 'gentil'? Premièrement, sauver une fille dont il ne connaissait rien, deuxièmement, au lieu de l'abandonner, il saute à l'eau avec elle pour la cacher, et enfin, il propose de la ramener comme tout bon jeune homme voudrait le faire avec la fille qu'l convoite? Lui ne convoitait rien. Il obtenait, ou il éliminait, au choix. Et cette fille, ce n'était rien des deux, pourtant.

[Je suis désoléeee TT_____TT j'ai voulu m'excuser à la fin de mon post pour ça mais j'l'ai pas fait pour pas faire du fouillis =________=-p *BOULET NUMBER ONE* maintenant je vais améliorer mes posts et faire avancer les chose è_é *très décidée*

J'abandonne Caramell pour... Within Temptation - Pale]

Haru avait beau être plus fatiguée que jamais, elle arrivait à observer le comportement de Matthew. A vrai dire, maintenant qu'elle avait terminé son repas, elle n'avait pas grand chose à faire, et c'était la seule occupation qu'elle avait trouvée pour ne pas tomber dans le sommeil. Elle se demanda pour la énième fois pourquoi il avait agi ainsi. Était-ce par pure gentillesse ? En tout cas, si il n'agissait pas ainsi sans un but précis et personnel derrière la tête, cela montrait bien qu'il était un humain et qu'il avait un semblant de pitié et de cœur. Néanmoins, avec ce raisonnement... Il n'y avait plus énormément de véritables humains sur Terre. Elle-même ne devait pas vraiment en faire partie. Qu'était-elle, au juste ? Un extraterrestre ? Non. Elle faisait bien partie de l'espèce humaine, mais en avait seulement l'enveloppe charnelle, et devait avoir perdu son âme depuis belle lurette. Elle fut tirée de ses pensées lorsque Matthew lui tendit un soda, dont elle s'empara sans grande conviction. Il était vrai qu'après avoir englouti ce repas salé, elle avait soif. Elle porta sa bouche à la paille qui sortait du récipient et sirota avec moins de rapidité que précédemment le coca-cola qui se trouvait à l'intérieur. Les conséquences de son empressement à se nourrir se faisaient à présent sentir : son estomac, ayant trop reçu d'un coup, protestait vigoureusement à ce qu'on rajoute par dessus une couche de liquide. Elle fit la sourde oreille mais ralentit tout de même le rythme, tout en fixant le jeune homme en face d'elle avec intensité. Quand il croisa son regard interrogateur, il répondit qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait et que lui-même rentrait au centre. Pendant le court instant où il ne parla pas, elle fit fonctionner son cerveau à plein régime. Comment allait-elle faire ? Elle n'avait pas la force de trouver un autre abri, les passants, le lendemain matin, pourraient être très bien capables d'appeler la gendarmerie pour avoir trouvé une adolescente sur le sol en clocharde... Alors qu'elle se demandait comment elle allait se débrouiller, il poussa un énorme soupir et déclara que, si elle le souhaitait, il pouvait la porter. Les épaules de la jeune fille se détendirent, et elle acquiesça vigoureusement. Reconnaissante envers Matthew, elle s'arracha quelques mots de la bouche malgré sa réticence à parler sans que besoin pressant s'en ressente :

- Arigato...

Sa voix n'avait été qu'un murmure, et, même si elle semblait froide et neutre, on voyait bien qu'elle était sincère. Elle finit son soda et se redressa tant bien que mal en s'aidant du mur en appui. Elle se demanda un instant s'il existait vraiment des Hommes qui n'étaient pas encore infectés par l'erreur. Un proverbe disait que celle-ci était humaine ; elle n'y croyait guère. Il y avait des péchés énormes commis par nombre d'habitants de cette pauvre planète, et, au lieu d'essayer d'admettre ses fautes, d'en tirer des leçons et de ne plus recommencer, les Hommes s'étaient voilés la face en faisant mine de se faire pardonner par une divinité ou une autre. Dans toutes les religions, c'était pareil. Les Humains étaient-ils tous lâches à ce point ? Était-ce possible de changer tout cela ? Elle préféra se concentrer sur son état physique plutôt que de continuer à philosopher. Elle s'approcha de Matthew sans vraiment savoir ce qu'il entendait par porter. Sur son dos ? Dans ses bras ? Elle demeura debout, une main sur le mur, sans savoir que faire. Elle détestait le contact de sa peau contre une autre, mais elle préférait cela plutôt que de rester dans l'atmosphère glaciale de cette ruelle. Elle se demanda comment les éducateurs de Ducker Center allaient réagir. Depuis son arrivée - deux jours auparavant -, Haru n'avait commis aucune faute grave. Allait-on l'enfermer, l'envoyer dans une prison pour mineurs, la frapper ? Cette dernière hypothèse était la plus probable. Dès qu'elle faisait des erreurs, sa mère la corrigeait de cette manière. Elle se crispa légèrement à cette idée. Quelle allait être la violence de leurs coups ? Allait-elle en tirer d'autres cicatrices aussi profondes que celle à sa jambe ? Les gardes utilisaient-ils des fouets, des ceintures ? Toutes ces questions demeuraient sans réponse, et elle était parfaitement consciente qu'elle n'obtiendrait ces dernières qu'à son arrivée au centre de redressement. Si elle n'était pas si habituée à dissimuler ses émotions, une lueur inquiète aurait brillé dans ses prunelles bleues.

[Pourri je sais, j'ai essayé de faire un effort mais bon, c'est encore plus court que d'habitude >____<"""]

[*Lueur assassine dans les z'n'oeils* RAH JE HAIS CE MOT: POURRI!!! JE HAIS TES POSTS QUI SE FINISSENT PAR CE MOOOOOT GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAH]

La demoiselle se leva alors qu'il finissait son soda. Il la regarda, d'un air neutre, et replaça son regard sur le bâtiment. Il n'avait pas finit son coca, et elle attendrait jusqu'à la fin. Enfin, le bruit irrégulier marquant que la paille n'a plus de liquide à attraper, ou à peine, résonna à ses oreilles. Il jeta la canette dans le sac servant à présent poubelle, et se leva. Il attrapa le sac et descendit sans la fille. Il s'approcha de deux containères [Je sais pas comment ça s'écrit T_T] et jeta tout d'un bloc, sans prendre garde au tri. D'abord ces crétins de dirigeants polluaient la planètes avec leurs machines plus extravagantes les unes que les autres et leurs usines, puis c'était aux simples citoyens qui ne polluait que ce que le gouvernement obligé de réparer la faute. Il disait non. De toute façon, pour un assassin qui ne souhaite que voir le monde brûler [Merci Alfred, de The Dark Knight], quel était l'intérêt de sauver la population qu'il y aurait sur terre dans des milliards d'années? Il s'en foutait pas mal. Il remonta, les mains libres, et vit que la demoiselle semblait craindre quelque chose. Il l'ignora et sans précautions, sans s'attendre à la blesser ou quoi que ce soit, il plaça brutalement un bras derrière les genoux et un sur les épaules d'Haru. Il la hissa et redescendit prudemment les escaliers. Il savait se diriger dans cette ville, il la connaissait bien. C'est donc en zigzaguant dans les rues qu'ils atteignirent le centre. Il déposa quelques secondes la frêle jeune fille et crocheta la serrure de la porte de derrière. Il la reporta et entra dans le bâtiment. Une fois dans le Hall, il la posa, la regarda quelques secondes, et partit vers les dortoirs où il rejoignit Jyll qui dormait déjà et Kyle, qui l'imitait. Matthew se jeta sur son lit et fut la proie de bon nombre de questions, qui restèrent sans réponse jusqu'à ce qu'il s'endorme enfin.

[On le termine maintenant, que rajouter? Donc soit tu postes un titi message, soit tu mets Terminé, et je fermerais =D]

[Mais ils sont pourris TTwTT

Nan, c'est bon, elle rejoint le dortoir et... GROS DODOOO xDD

Terminé x3]

» Que faire quand la liberté est un bien qui nous a été retiré [Libre]
» Je vais partir loin et ne plus jamais revenir! A non je dois aller au boulot... [Libre]