Que faire quand la liberté est un bien qui nous a été retiré [Libre]

Le vent qui soufflait sur la ville du Havre était habituel. La vagues se battaient contre les côtes, comme chaque jour. Encore et encore, sans pause. Et toujours, les rochers sortaient victorieux de chaque bataille. La mer qui avait déjà conquit 70% de la planète voulait aussi conquérir la ville, mais elle n'y arriverait pas tant que cette barrière de rochers servirait de remparts. Je me voyais comme la mer. Habituellement libre de mes mouvements, et là si prisonnière... Ses rochers étaient les murs du centre dans lequel on m'avait mise. Au départ j'étais niveau 2, pour escroquerie, puis j'ai attaqué avec une arme un des gardes, et je suis passée niveau 3, comme dans un jeu, j'ai atteint le sommet. Lentement, je l'avait fait souffrir, poussé jusqu'à ses frontières. Je m'en souvenais si bien... Je m'était sentis si libre, si tranquille. Lui faire sauter les ongles un par un et entendre ses cris de douleur résonner dans toute la pièce était une chose qui n'avait nul part son pareil. Je voulais recommencer, encore et encore, comme un cycle qui ne sera jamais interrompu. Les limites d'un homme sont si diverses. Certains tiennent très longtemps, et d'autres perdent connaissance avant. C'est insupportable une personne qui 's'endort' alors que vous le disséquez! Essayez, vous verrez. Je n'ai jamais particulièrement aimé l'eau, ni l'océan, mais à présent, je m'en sens si proche... A la différence, bien sûr, qu'il avait quand même une énorme partie à lui et que je n'en avais que très peu. Pensez-vous qu'ils m'auraient laissé sortir, moi, un niveau 3? Non, évidemment non! J'ai du m'échapper... Je trouve ça inhumain. Sincèrement, qu'est-ce qui est plus inhumain: Enfermer une armée de criminel dans un tout petit lieu et leur interdire toute sortie, ou torturer jusqu'à la mort un homme dont on ne sait rien? Peut-être était-il plus mauvais que moi, au fond? Souvent, je me renseigne sur mes victimes, mais je ne tiens compte de rien. Ce peut être une jeune femme brave qui élève tant bien que mal sa fille unique dont le père est partie aussi bien qu'un pourri plein aux as et gagnant de l'argent sur le dos des autres. Je pense que tout le monde mérite de mourir. Je ne fais pas ça pour l'argent, je ne pille jamais mes victimes, ou alors juste de ce dont j'ai besoin pour vivre. La fraicheur du matin ne m'atteignait pas, à l'abri sous mon jean foncé et mon tee-shirt noir. Dans cette ville, on ne pouvait pas être sexy dehors, ou alors en plein été. Je m'en fichais, car à présent, la séduction était passé bien après mon besoin de voir mourrir les autres. Je voulais tuer, pas séduire. Peu m'importais de comment me voyait ma victime. Je n'aimais pas briser les coeurs des gens qui en ont un. Même de ceux qui n'en ont pas. La douleur physique est si différente que la morale. Niveau physique, j'appréciais de tout faire, mais niveau morale, le seule truc qui me plaisait, c'est l'humiliation. Ca fait mal et c'est vexant. Ca met mal à l'aise, aussi. Mes baskets sombre furent éclabousser de l'écume qui avait gravit la roche un peu plus haut cette fois. Je n'y fit pas attention, occupé à scrupter les bateaux et les chanceux qui naviguait avec...

Le vent matinal me fouettait le visage, un peu comme les vagues s’écrasaient sur les rochers, impitoyables, cherchant à tout pris à passer au travers de cette barrière trop solide. J’avalai une grosse goulée d’air, profitant de cette première minute de liberté. Je ne sais plus combien de semaines s’étaient écoulées depuis ma dernière fuite. Une éternité, certainement. Cela faisait plus d’un an et demi que j’étais au centre. Bien sûr, je n’étais pas obligé de partir en douce, je pouvais demander une autorisation de sortie. Mais pensez-vous réellement qu’un cas numéro trois, un psychopathe comme moi, obtiendrait un droit de sortir, même accompagné ? Regardez les choses en face, mieux vaut se casser tout de suite que demander en sachant pertinemment que la réponse sera un refus, pour ensuite s’en aller.

J’observai les bateaux quitter et revenir au port, me demandant si un jour, j’aurais de nouveau une liberté. Certainement pas, j’aimais trop tuer. En sortant de Ducker, je terminerais certainement en prison, ou dans un asile psychiatrique, vu mon « état mental ». D’après tous les psys qu’on m’a obligé à aller voir, tous m’ont dit que si je ne me soignais pas, je terminerais chez les fous. De toute façon, j’aimais trop faire du mal, je ne saurais jamais m’arrêter. Ou plutôt, je ne voulais pas m’arrêter. Entendre les hurlements de mes victimes, les voir se convulser, les écouter pousser leur dernier soupir. C’était comme une drogue. Depuis que j’étais enfermé, je n’en avais plus eu l’occasion. Il me fallait recommencer au plus vite. Cependant, y arriverais-je ? Oh que oui. S’il le fallait, j’attaquerais un garde. Ce serait moins drôle, mais déjà ça.

Je fermai les yeux. Le bruit des vagues s’écumant contre la roche me donnait un sentiment de liberté presque réel. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais ici, si ce n’était le fait que c’était un endroit calme. J’aurais dû partir depuis longtemps, dès que les gardes s’apercevraient qu’un maso s’était enfui, ils n’hésiteraient pas à me courir au cul. Il était trop tard, de toute façon. Je n’irais pas bien loin. Je marchai donc droit devant, vers l’énorme étendue d’eau, trop agitée mais inoffensive pour les rochers qu’elle battait.

N’ayant jusque là pas remarqué que je n’étais pas seul, je fus surpris de voir une silhouette féminine, non loin de moi. De dos, elle me disait vaguement quelque chose, même si ce n’était qu’une impression parmi tant d’autres. Et puis, elle pouvait très bien être une échappée du centre, elle aussi. C’était peut-être pour ça qu’elle ne m’était pas inconnue, de vue en tout cas.

Cependant, je ne tenais pas vraiment à la déranger. En fait, je n’avais envie de parler à personne. Alors je restai là, silencieux, à observer les vagues battre la roche.

[Désolée, c'est trop nul ><]

[C'est pas vrai, j'aime beaucoup x3]

Je continuais à fixer l'horizon et les bateaux qui venaient la troubler. L'horizon était une limite irréelle, comme un mirage: On aurait dit une barrière, mais pourtant, elle reculait à mesure que l'on avançait. Je repliait mes jambes sur ma poitrine, et posait ma tête sur mes bras croisés, eux posés sur mes rotules. Rotules. J'en avais brisé une, une fois... C'était il y a un moment... Mais le bruit qu'avait produit l'os résonnait encore dans mon crâne. C'était un homme, un peu grassouillet, disons même carrément bon vivant, qui rentrait de son boulot. Il m'avait pris en stop, sauf qu'il s'est arrêté un moment pour tenter de m'allonger sur la banquette arrière, et, à vrai dire, j'ai pas du tout aimé. J'ai commencé par sortir mon couteau, et je l'ai forcé à descendre. Une fois qu'il fut sortit, je l'ai rejoint, et j'ai taper avec une branche morte dans ses genoux, jusqu'à ce qu'il s'affale après un crack lugubre.

Je crois qu'il a regretté bien rapidement son geste, mais après une bonne heure de torture (et oui, il était plutôt résistant), il craqua et s'évanouit par la douleur. Lassé, je lui planta mon couteau dans son organe vital, qui ne battait déjà plus que faiblement. J'avais ensuite emprunté sa voiture, en le mettant, lui, sur la banquette arrière, puis je m'éloignais un peu de la route, avant de déclenché un énorme feu de joie, riant aux éclats, me sentant si légère...

Je soupirais, c'était le bon temps, comme on dit, sauf qu'habituellement, ce sont les personnes agées d'au moins cinquante ans qui prononce cette phrase, pas les moins de vingt-cinq ans. Ma vie était limité... J'aurais pas dût me faire avoir, comment c'était arrivé?

Je me levais, fatiguée de mes conversations avec moi même, et en me retournant pour rejoindre la route, j'aperçut un homme, brun, que j'avais déjà vu. En y regardant de plus prêt, je m'aperçus qu'il était aussi au Ducker Center. Je le fixais quelques secondes. Qu'est-ce qu'il faisait là? Lui aussi c'était échappé? Et pourquoi était-il au même endroit que moi? Peut-être était-ce parce que la mer était le symbôle de liberté? Je m'approchais de lui, qu'avais-je à faire, hum?

- Bonjour. Naomi.

Je tendis ma main droite. Il me semble que j'avais entendu qu'il était un psychopathe, comme moi, et qu'il avait lacéré une jeune femme... Aimait-il voir souffrir ses victimes? Peut-être avions-nous des points communs...?

La jeune femme se leva. Lorsque je vis son visage, je n’eus plus aucune hésitation sur le lieu où je l’avais vue. C’était un niveau trois, comme moi. Une psychopathe coffrée pour une histoire semblable à la mienne, il me semble. Pour une femme, c’était décidément pas mal du tout. Si je lui parlais un jour, j’allais bien m’entendre avec cette nana, je le sentais. Cependant, j’avais beau creuser, je ne me souvenais plus de son prénom –si, par je ne sais quelle manière, je l’avais su un jour.

Comme si elle entendait mes pensées –plutôt par le plus pur hasard de toute ma vie, mais bon ça fait plus poétique, ça doit être ça-, elle se dirigea vers moi et tendit la main.

Naomi :

« - Bonjour. Naomi. »

Je lui serrai donc la main –ça aurait pas été poli de pas le faire et puis, bizarrement, j’en avais envie. Un de ces sourires auquel aucune nana ne résiste jamais se dessina sur mon visage, dévoilant mes dents blanches. Faut dire que ça faisait longtemps que je n’avais plus croisé de jolie fille. Encore moins lors de mes multiples escapades. Bref, j’étais comme euh… trouvons une comparaison digne de ce nom sinon ma mère va me frapper… disons que j’étais comme ce que je suis en ce moment : un échappé d’un centre de redressement d’une beauté hors du commun qui a rencontré une jolie nana. Oui, bon, je sais c’était nul…

Moi :

« - Christopher. Dois-je m’évertuer de politesses inutiles à la ‘enchanté mademoiselle’ ? »

Je lui lâchai la main et remis la mienne là où elle se trouvait trente secondes plus tôt. C’est à dire : dans la poche de mon jean. Un nouveau coup de vent me fouetta le visage, m’ébouriffant les cheveux plus que d’habitude –on ne va pas dire que c’est ça qui me dérange. Levant les yeux au ciel, je rajoutais :

Moi :

« - Alors, comment une aussi jolie fille a-t-elle fait pour entrer dans un centre aussi pourri ? »

Le jeune homme était, il fallait bien l'avouer, très beau. Ses traits étaient ceux que j'aimais, ses yeux avait une couleur que j'adorais, et le sourire qu'il m'adressa était vraiment splendide. Je ne pus m'empêcher de me faire la remarque: "Pourquoi est-ce que je me suis habillé comme ça?". J'aurais préféré être en mini-jupe avec un charmant décolleté, même si je me serais pelé. Enfin, de toute façon, l'envie de séduire m'étais passé, pour le moment. Ce centre de redressement était soit très efficace, soit c'était moi qui n'était pas assez forte, mais personnellement, je préférais la première solution. J'appris que le jeune homme psychopate en face de moi se nommait Christopher. Il me fit sourire lorsqu'il me demanda s'il devait s'embêter avec toutes les politesses que l'idiote race qu'était l'homme avait inventé. Je secouais donc la tête négativement, détestant ça.

-Je crois être capable de m'en passer.

Et, en effet, j'en étais largement capable. Il rangea sa main dans sa poche, et je fis de même, mais avec mes poches arrière, glissant mes doigts fins dans les poches situées sur mes fesses. Je ne regardais que lui et son sourire si beau. Nochalamment, alors qu'il me posait une question en me qualifiant de jolie fille, je sortais un paquet de cigarettes et en plaçait une entre mes lèvres. Je ne fumais pas vraiment, mais depuis que j'avais était enfermé dans ce p#~°}" de centre à la c&$, je pourrissais ma vie de diverses autres choses, tel que la cigarette. Je n'éprouvais aucune attirance spéciale pour le tabac et je n'en utilisais que rarement. Je montrais le paquet à Christopher pour qu'il en prenne une. Ou plusieurs, s'il le souhaitait ^^.

-Peut-être parce que la jolie fille en question a tué et mutilé quelques personnes, qu'elle connaissait ou non. Et comment un aussi beau jeune homme a-t'il finit dans cet endroit sinistre? Huum... T'as du feu?

En effet, pour limiter mes excès de cigarettes, je ne prenais jamais de briquet, au moins, pas de feu, pas de cigarette, et c'était bien mieux comme ça.

» Evasion Nocturne... Temporaire [Libre]
» Je vais partir loin et ne plus jamais revenir! A non je dois aller au boulot... [Libre]
» Je sais, je suis l'admin, mais ça me donne quand même le droit de poser une question >.<